Sportif de haut niveau et mannequin professionnel, mais aussi papa de 3 filles ! Comment as-tu réussi à concilier tes activités avec ta vie familiale ?
Nous étions très jeunes à la naissance de nos jumelles, Lili et Eole, on n’avait pas les moyens de payer une nounou, donc on les emmenait et on leur construisait des cabanes sur les tatamis pour les garder près de nous lors des entraînements. C’est devenu un environnement naturel pour elles, et lorsqu’elles ont commencé la capoeira vers l’âge de 6 ans, on s’est aperçu qu’elles avaient intégré la discipline par mimétisme. Lorsque Madeleine notre troisième fille est arrivée quelques années plus tard, elle trouvait très drôle de me voir rentrer à la maison en abadá (ndlr : pantalon de capoeira), elle me disait « mais c’est quoi cette tenue papa ?! ».
Ma femme partait souvent en tournée, alors je m’occupais des filles et de la maison. Je travaillais beaucoup comme modèle, je voulais donc rester en Europe pour continuer à développer ma passion et m’occuper de ma famille. La capoeira étant un sport plutôt urbain nous avions envie de le rendre accessible dans les campagnes, comme le foot peut l’être par exemple. Nous sommes alors partis vivre dans une ferme près de Lyon avec nos trois filles sous les bras, où nous y avons créé notre Académie de Capoeira, avec 70 élèves pour 2700 habitants ! C’était formidable, on enseignait ensemble, on créait des événements, on invitait des maîtres brésiliens, nos filles grandissaient au milieu des chèvres et des poules, et elles incitaient leurs copines à faire de la capoeira ! On travaillait et on s'entraînait en famille, en partageant notre passion et en la transmettant autour de nous.
Nous sommes revenus à Paris quand les filles ont grandi, c’était nécessaire pour leurs études et elles avaient besoin de découvrir de nouveaux horizons et notamment d'avoir accès à la culture. Ma femme a fait une reconversion professionnelle, elle est aujourd’hui Principale de Collège et moi je suis toujours mannequin !
“”La capoeira, c’est l’art de lutter à l’intérieur de la danse et de danser dans la lutte.””
© Crédit photo personnel – Alban et ses filles